Deux nouvelles publications à découvrir pour mieux appréhender les enjeux de l’eau dans le secteur touristique

La France est la première destination touristique mondiale depuis plus de 40 ans. En 2022, plus de 79 millions de visiteurs ont été recensés et près de 2 millions d’emplois directs en dépendent. Ce secteur constitue une activité clé de notre économie. Cependant, la réalité climatique changeante, les tensions sur la disponibilité de l’eau et les conflits d’usage contraignent les territoires et les opérateurs touristiques à s’adapter. 

Deux récentes publications apportent des éclairages sur la répartition et les usages de l’eau dans le secteur touristique ainsi que sur l’adaptation des territoires face à l’évolution de cette ressource et à l’augmentation de la fréquence des sécheresses.

Direction Générale des Entreprises, « Gestion de l’eau dans le secteur du tourisme », septembre 2024  

La Direction Générale des Entreprises a publié en septembre 2024 une étude intitulée « Gestion de l’eau dans le secteur du tourisme ». Cette étude quantifie précisément les prélèvements nécessaires pour divers usages dans le secteur touristique. La filière prélève 335 millions de m³ par an, soit environ 1 % des 30 milliards de m³ prélevés chaque année en France métropolitaine, tous usages confondus. L’hébergement représente 59 % des prélèvements. Certains établissements tels que les villages vacances et les résidences de tourisme avec espaces aquatiques atteignent une consommation de 439 litres par nuitée. 

Le deuxième poste de prélèvement est la restauration (27 %). Cette part élevée est attribuée à la forte activité du secteur plutôt qu’à l’intensité de l’usage. La production de neige (9 %) et le golf (3 %) complètent ce classement, avec des besoins en eau particulièrement importants. Ces usages, bien que limités en nombre d’établissements, voient leurs besoins augmenter en raison du changement climatique. 

Quoique la pédagogie seule ne suffise pas, on peut noter que 94 % des hôtels interrogés déclarent sensibiliser leurs clients aux économies d’eau. La publication se conclut par une liste de bonnes pratiques réparties en quatre axes : connaître, sensibiliser, transformer, réutiliser.  

2) ADEME, « Opérateurs et territoires touristiques. S’adapter pour faire face au changement climatique », juin 2024  

L’ADEME a publié en juin 2024 un guide pour accompagner les opérateurs et territoires touristique dans leur adaptation au changement climatique. Ce guide méthodologique se divise en deux parties. La première propose une méthode en quatre étapes : définir la démarche, identifier les risques, élaborer une stratégie et évaluer son efficacité. La seconde partie illustre ces étapes à travers des fiches thématiques et des exemples concrets. 

Le chapitre « Ressources en eau et sécheresses » (pages 76 à 81) nous intéresse particulièrement. Il rappelle l’état actuel des prélèvements d’eau en France, leur évolution, ainsi que les impacts potentiels sur l’environnement et l’activité touristique. L’ADEME propose ensuite des mesures concrètes d’adaptation et des dispositifs pour préserver l’eau. Ces mesures sont répertoriées dans deux tableaux distincts, l’un pour les « Territoires et destinations », l’autre pour les « Opérateurs touristiques ». Elles sont ensuite classées par type d’actions (gestion, sensibilisation, gouvernance…) et par organismes de gestion pertinent pour les porter (EPE, SMAG, CTOT, GR…)  

Des témoignages et études de cas, tels que l’adaptation du lac de Castillon, le rejet d’un projet d’extension de golf dans le Grand Dijonnais ou l’exemple du camping écolabellisé de Kerpenhir, apportent des retours d’expérience concrets.

Enfin, des ressources bibliographiques permettent d’approfondir les solutions proposées.  

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